Le carnaval de Laetare

Le dimanche
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Dès Dimanche à l'aube, la magie s'installe! Les tournées de ramassage des groupes folkloriques animent les différents quartiers. Les sociétés se forment petit à petit et se regroupent définitivement dans leurs locaux respectifs.

Ensuite, les jubilaires seront reçus par les autorités communales à 8 h 30. Ils recevront alors une distinction en rapport avec leur ancienneté de participation au Laetare chapellois. Les médailles remises à cette occasion ont été conçues en 1975 par un artiste local, Jean Van Speybroeck. La matrice, propriété de la commune, coûta près de 2500 €. Perdue à la suite de la faillite de l'entreprise. Les médailles chapelloises sont particulièrement originales et personnalisées. L'une des faces représente l'Hôtel de Ville, l'autre symbolise l'esprit du carnaval : un panier pour la tradition, une tête de clown et un masque pour la fantaisie.

En 2009, la nouvelle médaille représente un tambour, symbole fédérateur du carnaval.
La médaille de bronze s'obtient après 10 ans de participation, la médaille d'argent après 20 ans et la médaille d'or au bout de 30 ans de participation.

A 10h30, les groupes se retrouvent à St Germain.

Il est bon d'insister sur le fait que les horaires des activités du dimanche ont été établis pour permettre aux carnavaleux de pouvoir s'octroyer quelques moments de «tranquillité» pour se restaurer.

Le cortège et son évolution
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Il fut un temps où les cortèges démarraient de différents points extrêmes de Chapelle : comme Marie-la-Guerre.

En 1974, le cortège de la descente débutait à «Les Saulx» (haut de la rue de la Station). Un repos était prévu place de l'Église. Le deuxième cortège de la remontée partait de St Germain.

Dans les années qui suivirent, le premier cortège fut sans cesse raccourci. Sa formation fut aussi réalisée dans les rues du Parc, César de Paepe et de la Station. On connut des départs dans la rue Solvay, face aux rues de la Prairie et des Alliés.

Quant au cortège de la remontée, il subissait aussi de nombreuses modifications, dont la dernière avec départ dans la rue Barella, face au café Cramazou.

Bref, le départ des deux cortèges se rapprochait de plus en plus de la place de l'Hôtel de Ville. Tout le monde était conscient du problème mais personne n'en parlait.

Cette année-là allait encore resserrer les liens de solidarité entre les sociétés. La première réunion réservée aux seuls présidents des sociétés et du comité des fêtes fut ainsi mise sur pied. Elle avait pour but d'envisager de changer radicalement l'itinéraire du cortège.

Un constat fut rapidement établi. L'organisation de deux cortèges n'était plus viable. Elle entraînait des frais supplémentaires et le repos obligeait les groupes à stationner dans un même café pendant deux heures.

De plus, le cortège de la remontée se déroulait de plus en plus tard et devant peu de public.

C'est à l'unanimité que la proposition d'un seul cortège fut admise. Mais ce cortège allait-il descendre ou remonter ?

Un tour de table «confidentiel» permit d'étudier tous les paramètres de la situation. Les présidents estimaient aussi que le défilé final devant l'Hôtel de Ville constituait non seulement une tradition, mais également l'apothéose de la journée. Un vote secret permit encore de dégager un accord unanime sur la proposition d'un itinéraire entre les deux places, dans le sens de la montée.

Pour faciliter la dislocation, on décida de contourner la place de l'Hôtel de Ville par la gauche.

Actuellement et compte tenu du nombre important de participants, le cortège démarre en deux temps sur la place de l'Eglise et dans le quartier St-Germain.

On dénombrait environ 1200 personnes dans les groupes locaux (musiques comprises) et environ 500 personnes parmi les travestis et les sociétés étrangères.
 

Lundi et mardi
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Depuis 1974, quelques modifications, peu importantes ont été apportées au programme initial des journées du lundi et du mardi du Laetare.

Mis à part quelques essais des Gilles Joyeux, les groupes ne sortent pas le matin. Ils se rassemblent dans leur local entre 14 et 15 heures le lundi, un peu plus tard le mardi.

Le cortège du lundi soir a été raccourci pour faciliter la formation. Actuellement, la première société prend son départ dans la rue de Gouy à hauteur de la rue Haute (à 19 h. heure d'hiver ou à 20 h. heure d'été).

La montée vers la place de l'Hôtel de Ville, lieu du rondeau final et du feu d'artifice, est illuminée par des feux de Bengale rouges dont le nombre a quadruplé depuis quelques années.

A son arrivée, chaque société est annoncée par un coup de tonnerre, ainsi que sur écran géant.

Comme déjà signalé, les sociétés sont obligatoirement de sortie le mardi. Mis à part le respect des horaires des rondeaux et des feux du soir, les groupes sont libres de leurs mouvements.

C'est une journée où les carnavaleux s'adonnent à certaines fantaisies racontées ou pas dans le chapitre consacré aux sociétés.

C'est aussi ce jour-là que des croisements de groupes amènent des «batailles de musique» généralement orchestrées de près ou de loin par les présidents de sociétés.

 

Les feux du mardi soir
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Dans le passé, ils étaient organisés à proximité des locaux de chacune des sociétés. On se souviendra des brûlages de bosses de la place de l'Eglise à côté des loges foraines.

Pour des raisons de sécurité évidentes, mais aussi pour permettre des préparations plus conséquentes et attirer aussi davantage de public, ils seront progressivement déplacés sur la place de l'Hôtel de Ville.

Actuellement, ils s'y déroulent tous, selon un horaire précis, à l'exception d'un feu commun des Paysans et des Gilles Joyeux à St-Germain.

 

Les feux d'artifice
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Les mises au point nécessaires ayant été faites, le comité des fêtes garda sa confiance en la firme Demeester et le collège échevinal doubla le crédit alloué pour le feu.
Depuis, les feux d'artifice se sont sans cesse améliorés. Ils ont ainsi acquis une évidente renommée. Lors de la soumonce générale, le feu s'étoffa de plus en plus.

Avant sa retraite, Gilbert Demeester, tira ses derniers feux en 1994. Mais l'histoire du feu d'artifice ne s'arrêta pas là. En fait, elle commence seulement et peut se résumer ainsi...

Malgré de nombreux contacts et des propositions plus qu'alléchantes, aucun contrat n'avait été passé à 3 semaines du Laetare parce que la qualité des bombes présentées ne satisfaisait pas, une dernière tentative fut tentée auprès des Maîtres artificiers Van Cleemput.

Elle fut plus que concluante. Ce fut aussi le début d'une amitié entre deux hommes qui s'apprécièrent par la suite. La manufacture de pyrotechnie civile devint ainsi le premier investisseur chapellois de la nouvelle zone industrielle de la Valériane.

Depuis 1995, Georges et Benoit Halein présentent un important feu d'artifice lors de la soumonce générale. Le lundi du Laetare, ils réalisent un spectacle pyrotechnique exceptionnel.

Cette apothéose intitulée «Prestige des Tchats» est suivi par plusieurs milliers de spectateurs. Ce feu d'artifice est à présent réputé dans tout le pays.

  Source/ Extrait : Si Laetare m’était conté… Claude Straunard